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Jeunes et engagement

 

 

Dossier : Les jeunes et l'engagement

 

 

L’engagement des jeunes fait actuellement l’objet de discours relativement contradictoires. D’un côté, se rencontre un discours plutôt négatif insistant sur l’apathie et l’individualisme des jeunes dont résulteraient un faible engagement et une dépolitisation et, de l’autre, un discours positif, voire messianique, valorisant leur désir d’engagement. L’un comme l’autre mêlent interprétations de la réalité et conceptions différentes de l’engagement. Pourtant, plusieurs enquêtes permettent d’en dessiner les contours et de mieux comprendre les modalités actuelles d’engagement des jeunes.

 

La confiance aux associations


Un premier constat s’impose. Les jeunes sont particulièrement attirés par le monde associatif. Ils le considèrent comme un élément important de la démocratie et un espace pertinent pour y exercer sa citoyenneté et y mettre en pratique les valeurs d’égalité, de solidarité et de respect, auxquelles ils sont particulièrement attachés en particulier dans les associations humanitaires et écologistes.

[…]

Il est également important de rappeler que cette opinion se forge en référence à d’autres organisations. En effet, si les associations sont actuellement bien perçues, ce n’est pas seulement du fait de leurs qualités propres, c’est aussi parce que le champ politique l’est nettement moins bien.

 

Usage et engagement


Dans les faits, d’après l’enquête de l’INSEE, 43,4% des 15-30 ans sont adhérents d’au moins une association contre 45% de l’ensemble des Français. Ils y sont légèrement moins présents que leurs aînés : 44% des 40-49 ans, 46% des 50-59 ans et 58% des plus de 60 ans. Leur taux de bénévolat est identique à celui de l’ensemble des Français soit 25%.

[…]

Pour résumer, plus le diplôme et le niveau de vie sont élevés, plus le taux d’adhésion augmente. Les enquêtes menées sur le bénévolat des étudiants mettent d’ailleurs très bien en évidence les phénomènes de ségrégation sociale à l’œuvre dans le processus d’engagement. Ils varient en fonction des secteurs, celui de la solidarité internationale, surtout si l’engagement se traduit pas un départ à l’étranger, étant particulièrement sélectif.
Les adhésions des jeunes se répartissent principalement entre les associations sportives et culturelles.

 

A chaque âge sa vocation


Les motifs d’adhésion à une association reflètent les différences entre les tranches d’âge. Trois dimensions peuvent ainsi être mises en évidence : la dimension relationnelle (rencontrer des personnes, partager une passion pour une activité, etc.), la dimension altruiste (pour aider les autres, pour me rendre utile, défendre mes idées et mes valeurs, etc.) et la dimension utilitariste (pour me distraire, pour me former, etc.). […] La dimension utilitariste est la plus présente chez les 15-30 ans. Elle est suivie de près par la dimension relationnelle est partagée par l’ensemble des jeunes, tous cherchant à faire des rencontres, puis, par la dimension altruiste. Aux motifs d’adhésion s’adossent également des attentes à l’égard du monde associatif, en particulier lorsque les jeunes optent pour une association à vocation altruiste.

En insistant sur le désir d’être utile, ils attendent également de l’association qu’elle leur offre la possibilité d’être efficace. Davantage sensibles à des logiques de projets, les jeunes semblent éprouver, peut-être plus que leurs aînés, le besoin de constater le résultat de leurs actions. Ils ne se donnent pas nécessairement comme vocation de changer la société, même s’ils sont attachés à des valeurs, mais tentent d’apporter des contributions ponctuelles, dont ils choisissent la teneur.

Extrait de l’article « L’engagement des jeunes passé à la loupe Â»,

de Valérie Becquet, sociologue

Pour le lire en entier : http://www.altermondes.org/spip.php?article519


 

« Il importe, en conséquence, d’analyser à nouveaux frais les conditions de la socialisation politique des jeunes. Le penser moins en termes d’héritage qu’à travers le vécu des expériences. Quand s’affaiblissent les appartenances géographiques, familiales, religieuses, quand viennent à faire défaut les statuts conférés notamment par l’emploi, les épreuves de la vie courante sont autant d’occasions d’essayer de trouver une place dans le monde social. Simultanément, et alors même que le monde associatif a coupé le cordon ombilical qui le reliait à la sphère politique dans l’ordinarité des actes quotidiens.

Au contraire d’une citoyenneté imaginée dans un cadre national à partir d’un arrachement au vécu et au local, il faut faire place à une citoyenneté qui s’ancre dans les épreuves et les attachements à ce quotidien. L’engagement public s’avère indissociable des multiples engagements et expériences qui contribuent à se faire connaître. Â»

Extrait de l’article « L’engagement des jeunes Â» de Jacques ION, sociologue et ancien directeur de recherche au CNRS et François MAGUIN, historien, président de l’université de la vie associative

Télécharger l’article en entier ici.

 

 

 

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